Moisissures et santé – de possibles impacts immunitaires, inflammatoires et neurologiques
Les moisissures, un danger pour la santé
Environnement
L’exposition chronique aux moisissures peut poser de nombreux problèmes allergiques et respiratoires aujourd’hui largement reconnus (nez qui coule, éternuements, larmes) … Mais des chercheurs alertent sur d’autres maux peu explorés d’ordre immunitaire, inflammatoire et même neurologique.
Les liens entre une exposition chronique aux moisissures dans les bâtiments et des maladies respiratoires sont aujourd’hui bien établis, et même reconnus par l’OMS, même s’ils sont souvent trop méconnus pour que le lien entre maux et environnement immédiat toxique se fasse spontanément. Mais il existe d’autres symptômes encore moins connus. Or on estime aujourd’hui qu’entre 10 à 50 % des bâtiments en Europe, Amérique du Nord, Australie, Inde et Japon présentent des problèmes significatifs liés à des moisissures toxiques (source OMS). À ce constat structurel s’ajoutent évidemment les conséquences ponctuelles d’intempéries et d’inondations courantes sur les bâtiments. Dans ce contexte, il est intéressant de faire un panorama des conséquences possibles et moins connues des moisissures toxiques sur la santé, pour permettre à tout un chacun de les identifier, le cas échéant.
Inflammation chronique et atteintes neuronales : les mycotoxines soupçonnées
Une exposition chronique peut donner une réponse inflammatoire chronique, neurologique et immunitaire déclenchée par les mycotoxines produites par les moisissures. Le médecin américain Ritchie Shoemaker, suite à ses propres problèmes de santé, a fait des recherches extensives en la matière et a inventé le terme “Chronic Inflammatory Response Syndrome” (ou CIRS).
Les impacts neuronaux sont difficiles à évaluer avec clarté mais des recherches, encore dispersées, existent. Une exposition chronique de plus de deux ans a, par exemple, été associée à une détérioration cognitive chez les enfants (1). Certaines autres études (2) indiquent que certains cas de maladies d’Alzheimer (celle du type 3, selon la catégorisation proposée par le Dr Dale Bredesen), pourraient être liés à une exposition aux moisissures toxiques ou plutôt aux métabolites toxiques – les mycotoxines – produites par ces champignons. Les résultats des recherches du Dr Ritchie Shoemaker suggèrent que les patients présentant des symptômes compatibles avec la maladie d’Alzheimer de type 3 devraient être évalués pour le CIRS.
D’autres hypothèses circulent concernant certaines scléroses en plaques (3), dont les causes sont notoirement obscures à ce jour. En cause : le relâchage de toxines attaquant les astrocytes et oligodendrocytes, accélérant la dégradation de la myéline et les symptômes de la SEP.
Maria Fornell 01-12- 2020